La sylviculture sur Esserts-Blay.
La commune d’Esserts-Blay, avec le concours de l’ONF, entretient ses forêts. Bientôt, des panneaux disposés par Eric Pulvin, sur certaines parcelles, rappelleront et expliqueront aux promeneurs et aux forestiers ce soin de la forêt.
Deux opérations sylvicoles assurent cet entretien : le crochetage et le dépressage. Dans les forêts de montagne, la renouvellement naturel est préféré à la plantation car les coûts sont plus faibles et les arbres sur place sont généralement mieux adaptés aux conditions locales. Toutefois, cette régénération peut s’avérer difficile, notamment aux étages subalpins. En effet, les semis naturels peuvent se développer très lentement et ils souffrent parfois d’un blocage dû à la compétition exercée par la végétation spontanée, comme les myrtilles. Cette végétation forme une sorte de barrière physique qui empêche les graines d’atteindre le sol minéral. Il faut donc favoriser l’ensemencement des graines, leur germination, puis la croissance et le suivi des semis, par le brassage ou le binage du sol et la destruction de la végétation. C’est le rôle du crochetage. Ce travail est réalisé mécaniquement à l’aide d’une pelle mécanique ou d’une pelle araignée avec scarificateur pour préparer les sols à la régénération naturelle. Sur Esserts-Blay, des essais ont été réalisés sur des parcelles hautes, où la régénération pose problème. Un crochetage mené en 2012, à la pelle araignée sur des placeaux ( petites surfaces), a ainsi produit des résultats très positifs sur la parcelle 15. Cette zone est devenue riche en semis quelques années plus tard. Encouragé par ces bons résultats, l’ONF a reconduit l’opération de crochetage sur la parcelle 23 dans des trouées réalisées lors des coupes de bois. Les photos ci-jointes montrent bien les 3 phases du crochetage : un sol couvert de myrtilles avant le décapage ; le décapage à la pelle araignée ; les semis d’épicéas qui apparaissent 4 ans près.
Quant au dépressage, il consiste à desserrer la forêt dans son jeune âge, c’est-à-dire à éclaircir les tiges, au stade du fourré et du gaulis ( lorsque les arbres font entre 3 et 9 mètres de hauteur) pour leur donner de l’espace, leur permettre de se développer et d’avoir un diamètre proportionnel à leur hauteur. En repérant les « tiges d’avenir » et en oeuvrant à leur profit, on s’efforce de faire pousser des arbres mieux équilibrés et plus stables. Sur la commune, le dépressage est réalisé sur des zones méritant l’intervention après les coupes de bois.
Il est à noter que ces interventions de crochetage et de dépressage , nécessaires à la vie et l’embellissement des forêts, sont subventionnées à 50 % par Sylvact.
PS : un remerciement tout particulier à Eric Pulvin, agent patrimonial de l’ONF, pour ses conseils et informations, et son travail au service des forêts de la commune.